La hauteur et la profondeur, c’est idem. C’est juste une question de point de vue, bien sûr.
Henri Le Bret avait dit, qu’à un moment donné, le jeune Cyrano (le vrai, pas celui d’Edmond), était sur une « mauvaise pente ». Du coup, beaucoup des historiens du 20 ème (siècle, mais arrondissement aussi), l’ont imaginé fréquentant les bordels, les troquets, les orgies, les salles de jeux. Bref tout ce qui pour eux, à cette époque, ressemblait à la débauche, la luxure. Leur perception de « la mauvaise pente » quoi. Cyrano ne buvait pas, ou très peu, était homosexuel et donc n’était pas attiré par les filles “de joie” ou pas, enfin pour le peu qu’on en sait, il n’était pas particulièrement joueur.
Ce qu’on sait, de façon certaine c’est que Cyrano n’aimait pas les dogmes, y compris ceux de l’église catholique. Pour Le Bret, déjà prêtre quand il usait de ces mots, c ‘était plutôt ça sa « mauvaise pente » .
Quelles sont ces pentes dont on parle ? Des montées, des descentes ? Ce n’est pas facile à dire, surtout si on a pas assez de recul pour les regarder. Qu’en pensait André Gide, a qui j’ai fauché les deux premiers vers de cette chanson ?
Paroles et musique : Hervé Bargy
Il est bon de suivre sa pente,
Pourvu que ce soit en montant
Disait Gide à une passante
En désignant le firmament
Oui mais tout en haut de la butte,
Au prix d’une si longue lutte,
Faudrait-il attendre immobile,
Et tendre une main malhabile ?
A chacun des cols qu’on franchit,
Il est vrai qu’on se sent grandi,
Mais soudain l’air se rafraîchit,
Et l’on est un peu engourdi.
Il faut poursuivre le chemin
Et dérouler le parchemin,
Afin de toute affair’ cessante,
Daigner accepter la descente
Tout l’art de la sinusoïde,
Soulève les coeurs intrépides.
Il y a chez l’humanoïde,
Le désir d’une vie limpide,
Qu’on cherche toujours à atteindre,
Avant qu’on ne vienne à s’éteindre
En traînant parfois son semblable
Sur un sentier plus qu’improbable.
C’est ainsi depuis le big-bang
L’univers joue la sarabande
Se déploie comme un boomerang
Et tourne sans qu’on lui demande.
Si l’on en croit Stephen Hawking
On est nombreux dans ce bowling
A jouer notre petit entracte
Pendant que le ciel se contracte.
Bref il y a des hauts et des bas,
Il ne faut pas s’en fair’ pour ça
Ne sonnons pas le branle-bas
Au moindre des petits tracas
C’est la vie qui poursuit son cours
Pas besoin de pondre un discours
Bien sûr qu’on ira mieux demain,
Juste parce qu’on est humain
Il est bon de suivre sa pente,
Pourvu que ce soit en montant
Disait Gide à une passante
En désignant le firmament
Mais ne prenons pas pour des drames
Les peurs dont nous tenons la trame,
Car la misère est récurrente
Pas la peine qu’on s’en invente.