Les dernières épines

Texte de Vincent Boutal

 

 

Sauras-tu mon amour
dans dix et vingt ans
promener la même tendresse
quand à mes pierres tes mains se seront usées
à mes eaux ta peau ne sera plus lavée de lumière
Sauras-tu m’aimer et tes yeux auront-ils
toujours la même caresse
goûteras-tu encore le sel de mon torse
sans que tu n’y ressentes une brûlure
prendras-tu ma main 
la chauffer dans la tienne
sans qu’elle te semble lourde
riras-tu encore de cet éclat qui me chavire
et chavireras-tu toujours au creux de mes bras
Sauras-tu mon amour 
fouiller mon mystère 
restera t-il une part que tu ne sauras de moi
un monde étrange qu’à mes portes tu veuilles encore découvrir
fouilleras -tu mon coeur de tes lèvres 
pour en retirer les dernières épines
encore et toujours resteras- tu mon bonheur implacable
sans que rien ne soit venu nous déchirer